Notre philosophie

Quand un visiteur entre dans une exposition de sciences, il est invité à s’immerger dans une quadruple dimension : heuristique, sensible, narrative et active. La qualité de la visite repose sur la clarté de cette proposition et aussi, c’est un impondérable, sur la réceptivité propre au visiteur et à son envie d’initiative.

Une exposition de science est d’abord, c’est ce qui la différencie d’une exposition d’art ou d’un parc d’attractions, un lieu où le visiteur est en relation avec des contenus scientifiques. La première clé de réussite d’un projet de muséographie dans ces domaines, c’est la qualité et la fiabilité des contenus scientifiques qui sont mis en exposition. Un indispensable (et toujours incomplet !) travail d’études, de lectures, de rencontres avec des chercheurs, permet d’avoir une idée suffisamment précise de l’état de l’art dans le domaine en question et de choisir le (ou les) angle(s) d’attaque par le(s)quel(s) le scénario de l’exposition doit se dérouler. La qualité de la relation de curiosité heuristique dépend de la lisibilité de ces choix.

Dès sa première vision de la salle d’exposition, le visiteur s’immerge dans un monde sensible, fait de matières, de structures, d’images, de textures, de graphismes, de couleurs, éventuellement de sons, d’odeurs, de matières à toucher… Il entre dans l’exposition en tant qu’espace 3D architecturé, il y circule, il s’arrête sur les dispositifs, il s’assoie sur les sièges, il regarde, il touche… Sa sensitivité est mobilisée dans toutes les dimensions. On pourrait dire que c’est une dimension contemplative, si cette réception sensible n’était pas également active.

Ensuite, il y a une dimension narrative. Une exposition déroule un discours, il y a un début, un milieu, une fin. Des accents sont aménagés, des ruptures, des transitions, des contrastes, des continuités également. Visiter une exposition, c’est comme tourner les pages d’un livre illustré qu’on goûte, les unes après les autres. Bien sûr, chaque visiteur fait son parcours mais le muséographe aussi pense son parcours, et ce parcours d’auteur est aussi important que dans une œuvre écrite : même s’il fait son propre parcours, le visiteur sent l’écriture de l’exposition, il doit pouvoir l’apprécier.

Enfin, il y a une dimension immersive qui se manifeste dans l’ordre du faire. Le visiteur se demande : qu’est-ce qu’il est possible de faire ? qu’est-ce qui est proposé : des jeux, des expériences, des choses à lire, des images à regarder, des explications à comprendre… ? Les expositions de science ont popularisé cette manière interactive de prendre en charge son propre parcours. Habituellement orientée vers le jeune public, cette qualité profite aussi au public adulte. Cette dimension active de l’immersion s’introduit à l’intérieur de chaque « manip » mais est également dans la série des propositions.

C’est dans le cadre de cette immersion multiple que les contenus de science peuvent être rendus accessibles au visiteur dans un modèle non didactique. Il apprend tout en faisant. Son parcours lui-même raconte une histoire appuyée sur le récit fait par les chercheurs. Les défis dans les dispositifs, les expériences et les jeux sont autant d’occasions de se confronter à l’erreur, à l’interprétation spontanée, à l’intuition. Il fait sienne la curiosité et la joie du chercheur qui, dans son métier, s’approche des mystères du monde.

Dans la philosophie défendue par SCIENCE BY ART, toute création muséographique dans le domaine des sciences doit viser la réussite de cette expérience immersive de la visite.